Les techniques de pêche chez Poiscaille 🎣

Chez Poiscaille on travaille exclusivement avec des navires pratiquant des techniques douces, appelées aussi “arts dormants”. Cet engagement vise à éviter les impacts sur les fonds marins et les rejets

Plusieurs techniques ne sont pas si “dormantes” que ça : pêche à la ligne de traine, pêche en plongée, pêche à pied
La pêche au filet peut générer des rejets, on renforce donc les critères pour les navires qui la pratiquent. Et on achète toutes les espèces.
On travaille avec quelques navires qui pratiquent la senne tournante (ou “bolinche”), qui n’est pas classée en arts dormants. Mais les impacts sont aussi faibles qu’avec les autres techniques. On vous explique tout en détail ci-dessous 👇🏼
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Chez Poiscaille, quand on parle de durabilité, on veut éviter de noyer le poisson.
Les discours qui commencent par “nos enfants nous prêtent la Terre….” ou “La pêche durable est essentielle, sinon cela reviendrait à scier la branche sur laquelle nous sommes assis….” nous hérissent souvent la nageoire dorsale. 🙄
On trouve trop souvent derrière de belles photos de saumon d’élevage ou de chalutiers industriels, qui ont des impacts environnementaux et sociaux catastrophiques.
Notre volonté est de vous proposer des poissons dont la capture a entraîné le minimum d’impact négatif sur les fonds marins et le minimum de rejets.
Alors on s’impose des critères strictes quand on parle de durabilité :
🐟 que du poisson sauvage, pas de poisson d’élevage dans nos paniers
⛵️ des navires de 12 mètres maximum
🌞 des sorties à la journée
🎣 exclusivement des techniques de pêche “douces” appelées également “arts dormants” : pas de chalut, pas de drague. Que de la ligne, du filet, du casier, de la pêche à pied ou de la pêche en plongée.

Pour voir un chalutier en action 👇🏼

Les techniques “douces” peuvent avoir un impact sur les fonds marins, largement inférieur au chalut

Le chalut et la drague, en contact direct avec le fond pendant toute la pêche, sont les engins qui ont le plus d’impact sur les fonds marins.
Soyons honnêtes : les pêches au filet, à la ligne, au casier, en plongée peuvent avoir des impacts sur les fonds marins.
La corde lestée d’un filet peut frotter sur le fond, avec la houle ou le courant.
Une ligne d’hameçons peut être fixée avec des ancres, qui retournent du sable en étant relevées
Les casiers à crustacés sont lourdement lestés. Ils peuvent écraser des algues le temps de la pêche et légèrement bouger sur le fond en cas de houle.
Un plongeur en plongée peut frotter un rocher avec ses palmes ou s’appuyer sur le fond pour déloger un oursin.
Mais ces impacts sur les fonds sont infiniment inférieurs à ceux d’un chalut ou d’une drague, ces derniers étant lourdement lestés, tractés sur plusieurs mètres de larges sur plusieurs kilomètres à chaque coup de pêche.

La pêche au filet peut générer d’importants rejets

Le chalut est l’engin qui génère le plus de rejets, aucun doute là dessus.
Mais beaucoup de marins vous témoigneront de l’impact potentiel du filet, qui lui aussi peut entraîner beaucoup de rejets.
C’est une réalité, il existe des navires qui pêchent au filet de manière intensive. Ils posent près de 50 kilomètres de filets par jour, un rythme effréné. Pour aller plus vite au démaillage, ils éclatent au marteau les crustacés, les oursins ou les poissons à faible valeur. Ils n’arrivent pas à relever leurs filets tous les jours, ce qui augmente les rejets des poissons fragiles.
Ces pratiques ont généralement lieu sur des navires au delà de notre critère de longueur et de temps en mer : ils font généralement 15 à 20 mètres et passent 5 à 10 jours en mer.
Cependant, nous savons également qu’il existe des navires de 10 à 12 mètres dont les pratiques sont intensives.
Pêcheur à la ligne du réseau Poiscaille.

Pêche au filet : trois solutions pour éviter les rejets

Pour éviter de soutenir les pratiques décrites au-dessus et leurs effets, nous avons trois moyens :

1️⃣ Travailler exclusivement avec des navires qui sortent à la journée, ils relèvent leurs filets tous les jours de pêche. Tous les poissons sont donc consommables une fois à bord.
2️⃣ Travailler avec des pêcheurs qui laissent leurs filets à l’eau 24 heures maximum. C’est ce point qui est crucial dans les rejets. Les filets laissés à l’eau plusieurs jours génèrent le plus de rejets.
Quand les filets restent plusieurs jours à l’eau, les poissons fragiles s’abiment et se font vite grignoter par les puces de mer et autres bigorneaux. Ils sont alors souvent rejetés à la mer, et finissent dans l’estomac des goélands ou des congres. On se permet une exception sur la pêche de la raie. Elle se pratique avec des filets aux mailles démesurées (deux à trois fois plus grandes qu’en temps normal). Ces filets ne piègent que les poissons à grand envergure, comme les raies, les barbues et les turbots. Tous les autres passent au travers. Enfin, les prises restent en vie dans les filets, posées au fond. Cette pratique ne génère donc aucun rejet ni perte.
3️⃣ Acheter toutes les espèces, une clef essentielle. En temps normal les pêcheurs au filet sont payés à très bon prix pour les soles, turbots, lotte et autres poissons recherchés. Mais les espèces fragiles comme le tacaud, la dorade grise, le mulet, la vieille, sont très mal payés. Afin d’optimiser la place à bord, ces dernières sont trop rejetées.
Chez Poiscaille on achète à prix juste toutes les espèces, ce qui évite de rejeter les poissons mal valorisés. 🐡

Les pêches douces ne sont pas si dormantes

Le principe de base des arts dits “dormants” est de poser un engin de pêche (filet, ligne, casier), laisser le poisson s’y piéger, et le relever plus tard.
A l’opposé, quand un navire pratique des arts “traînants”, il tire un engin de pêche derrière lui, soit un chalut pour le poisson, soit une drague pour capturer des coquillages.
On tient cependant à souligner que plusieurs pêcheurs restent actifs pendant la pêche :
- des ligneurs pêchent à la traîne, ils tirent derrière le bateau une ligne avec des leurres, qui attirent les poissons prédateurs (bars, lieus jaunes, maquereaux, thons, etc.)
- les plongeurs à la coquille Saint-Jacques sont actifs et palment, fouillent, explorent en permanence. S’ils attendaient que la Saint-Jacques vienne dans leur main, ça coûterait un bras 😅
- les pêcheurs à pied utilisent des petits râteaux, de 50 cm à 1 mètre de large, qu’ils tirent derrière eux, pour déloger les coquillages sur le bord de mer. On les appelle parfois “drague à main”.
Même avec ces pratiques actives, les techniques de pêche douces ont un impact mineur et émettent largement moins de CO2 que les chaluts et dragues.

Le cas à part de la senne tournante, appelée aussi bolinche

Au démarrage de Poiscaille, on glissait dans la liste des engins de pêche exclus de nos approvisionnement la bolinche, ou senne tournante.

La senne est classée dans les engins “traînants” et non dans les engins “dormants”, c’est cette dernière catégorie que l’on choisit chez Poiscaille.
Cet engin de pêche n’a quasiment aucun impact sur les fonds marins, et sa sélectivité est exemplaire. La senne permet de capturer exclusivement l’espèce souhaitée et les poissons sont remontés vivants, ils peuvent être remis à l’eau si besoin.
À priori tout roule, mais c’est également la méthode de pêche pratiquée par les navires industriels pour capturer les thons, avec des méthodes (DCP* flottants) qui piègent également grands requins, tortues, petites baleines.
De plus, on avait en tête tous les senneurs bretons, de 17 mètres environ, et leurs conflits fréquents avec les ligneurs du Finistère, lorsqu’au lieu de se cantonner aux sardines et aux maquereaux, ils font “des coups” sur du bar. Les débarquements sont alors massifs, les prix s’effondrent, les ligneurs ne prennent plus rien pendant le mois qui suit.
On ne pensait pas croiser des navires de moins de 12 mètres pratiquant la bolinche.
En 2019, on en a trouvés dans le Pays Basque, pêchant la sardine, la bonite, les dorades, etc. Et on sait qu’en Méditerranée, des bolincheurs de 8 à 12 mètres existent.
Ces navires cochent toutes les cases des engagements de Poiscaille
Les paniers Poiscaille peuvent donc être garnis de sardines, chinchards, maigres, bonites, anchois capturés à la senne tournante.
Depuis 2023, l’activité des bolincheurs du Pays Basque est fortement handicapée, ils sont victimes de la baisse des quotas et des faibles captures de sardines. Immanol Urgatemendia a vendu son navire et Phillippe Avent, proche de la retraite, ne pêche plus que quelques fois par saison. Leurs prises sont donc quasiment absentes des paniers depuis.
Mais on a des contacts de pêcheurs à la bolinche en Méditerranée, dont on espère bien retrouver les poissons prochainement.
Alors pas de panique si vous voyez du poisson pêché à la senne tournante dans nos paniers, ça sera toujours sans impact sur les fonds ni rejets.
*DCP = Dispositif de concentration de poissons
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